L’Internet des Objets (IoT) transforme la façon dont les industriels surveillent et entretiennent leurs installations techniques. En zone ATEX, ces dispositifs connectés de collecte de données en continu s’avèrent très précieux : ils réduisent les interventions humaines et anticipent les défaillances. Leur fonctionnement dans ces environnements particulièrement contraignants pose un triple défi : assurer la continuité du transfert de données, garantir leur protection face aux risques techniques et aux menaces cyber, et enfin, renforcer la maîtrise stratégique des flux dans une logique de souveraineté industrielle.
Quels risques pour les données IoT dans les environnements ATEX ?
Si les capteurs certifiés ATEX répondent à des normes strictes en matière de sécurité physique, les flux de données qu’ils génèrent restent exposés à différents types de risques. Des interférences électromagnétiques ou des pertes de signal peuvent corrompre ou interrompre les transmissions. L’accès difficile aux infrastructures peut empêcher un diagnostic rapide en cas de dysfonctionnement réseau. Enfin, l’accroissement du nombre d’équipements connectés multiplie les points d’entrée potentiels pour des attaques informatiques ciblées.
LoRaWAN, NB-IoT : quel protocole pour la transmission en zone ATEX ?
Les protocoles de communication sont au cœur de la performance d’une infrastructure IoT en zone ATEX. Le protocole LoRaWAN est largement plébiscité pour sa longue portée et sa faible consommation énergétique. D’autres standards comme NB-IoT offrent des alternatives selon les cas d’usage.
La sécurisation de ces communications repose sur plusieurs couches : chiffrement des données, authentification des dispositifs, intégrité des messages et surveillance continue du réseau. Le choix du protocole et de la topologie (réseau en étoile, en mesh…) doit donc être guidé autant par la nature des données que par le contexte physique de la zone ATEX.
Cybersécurité industrielle : des exigences croissantes pour les projets IoT
Les systèmes IoT en environnement critique doivent être intégrés au système d’information industriel (SI) sans créer de failles. Or, chaque passerelle ou dispositif connecté constitue un point d’entrée potentiel pour une cyberattaque. Il est alors conseillé d’établir une stratégie de cybersécurité dès la conception du projet.
Cela inclut la mise à jour régulière des firmwares, la gestion des accès utilisateurs, le cloisonnement des réseaux IoT par rapport au SI de production, ainsi que la conformité aux exigences réglementaires (RGPD industriel, ANSSI, ISO/IEC 62443…). La mise en place de protocoles d’audit et de tests de pénétration devient un incontournable dans ce type d’environnement.
Intégrer la souveraineté numérique dans les choix IoT industriels
Au-delà de la seule cybersécurité, la souveraineté industrielle devient un enjeu stratégique. Le choix des technologies, des plateformes cloud et des fournisseurs impacte directement le contrôle que l’entreprise garde sur ses données critiques. Opter pour des capteurs fabriqués en Europe, des solutions cloud souveraines ou des infrastructures déployées localement permet de limiter la dépendance à des acteurs extra-européens et de mieux maîtriser la chaîne de valeur technologique.
En zone ATEX, où les données sont sensibles par nature et concernent souvent des processus industriels clés, cette souveraineté numérique contribue aussi à renforcer la sécurité globale des opérations.
Assurer la résilience de l’infrastructure IoT dans des environnements critiques
Dans des zones où chaque intervention est coûteuse et risquée, l’infrastructure IoT doit être conçue pour fonctionner de manière autonome, avec une forte résilience. Il est préférable de prévoir des systèmes de redondance (capteurs doublés, backups locaux), des alertes en cas de perte de connectivité, ainsi qu’un monitoring en temps réel du réseau. Les plateformes IoT doivent permettre une visualisation intuitive des flux et une gestion centralisée des anomalies.
Bonnes pratiques pour fiabiliser un projet IoT ATEX
En résumé, pour garantir la continuité, la fiabilité et la souveraineté des données IoT en zone ATEX, il est recommandé d’adopter une approche intégrée dès la phase de conception :
- Sélectionner des capteurs et dispositifs strictement certifiés ATEX,
- Favoriser des équipements et plateformes hébergées localement ou sur des clouds souverains,
- Tester les performances réseau en condition réelle avant d’industrialiser,
- Prévoir des protocoles de supervision actifs et une stratégie de maintenance logicielle,
- Sensibiliser les équipes aux enjeux de cybersécurité et de gouvernance des données.
Conclusion : un enjeu stratégique pour les industriels connectés
La fiabilité des données issues de l’IoT devient un élément central de la performance industrielle en zone ATEX. Les projets de maintenance prédictive et de surveillance à distance ne peuvent pleinement délivrer leur potentiel qu’à condition de s’appuyer sur une infrastructure IoT sûre, résiliente et souveraine. Sécuriser les flux de données, c’est garantir la continuité de production, la conformité réglementaire, la maîtrise technologique… et la protection des opérateurs.
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